04/12/2008
Matsuri à Rits
Les étudiants japs sont des gens extrêmement impliqués dans leur vie universitaire. La jeunesse leur est très précieuse tellement ils me paraissent tous craindre la vie professionnelle et ses heures sup' non payés. Le basculement entre les deux mondes m'ont de même paru plus douloureux qu'en France (je sais pas si ça l'est tellement d'ailleurs en France) après en avoir parlé avec quelques personnes ayant fraîchement débuté leur carrière professionnelle.
Il y a quelques jours avait lieu le festival de Rits (l'université où je suis en échange) organisé par les cercles et les clubs. Deux jours de fête durant lesquels ces derniers avaient mis en place des stands dispersés partout dans le campus pour faire leur promo. J'ai été une fois de plus bluffé par l'organisation et le dévouement dont ont fait preuve ces japs. Malgrés la présence de tant de monde dans le campus, tous les évènements étaient parfaitement maîtrisés pour se dérouler correctement et à l'heure, les différents stands étaient parfaitement disposés et organisés, il n'y avait aucun débordement ni problème de circulation... Le conditionnement à la jap, il y a parfois du bon.
Le plus marquant dans tout ça restera, comme je l'ai dit plus haut, le dévouement des étudiants quant à leur vie étudiante. Ici, les cercles et (surtout) les clubs sont pris très au sérieux. Les étudiants qui en font partis s'impliquent vraiment et sont de vrais pros dans leur domaine. Les spectacles que j'ai pu voir n'étaient pas des petits spectacles d'amateurs, mais de vrais spectacles avec de vrais danseurs, des chorégraphies bourrées d'imagination, de vrais musiciens, de vrais chanteurs de musiques de merde jap... Il en est de même pour les cercles sportifs où les rencontres avec les autres universités (notamment pour le baseball) sont de véritables évènements pour tous les étudiants.
Ce dévouement crée bien entendu une barrière quasi-infranchissable pour les étudiants gaijins que nous sommes. D'abord, intégrer un club dans une université japonaise, c'est comme adhérer à une secte. Les étudiants dans les clubs ne vivent que pour ça, ne jurent que par leur club, et consacrent donc tout leur temps à ça. Un cher ami homosexuel de race blanche que je ne citerai pas en a fait d'ailleurs les frais, extrêmement motivé au départ, dégouté après quelques semaines par la mentalité sectaire qui s'en dégageait. Il a bien entendu arrêté. Pour ce qui est des cercles, il y a moins d'impératifs, mais ces derniers se formant en avril (l'année scolaire commence en avril au Japon), il devient assez difficile de les intégrer en septembre (qui est le milieu d'année du coup pour eux), les groupes étant déjà bien soudés et lancés dans différents projets. Mais aussi, pas mal nous font comprendre gentiment que nous ne sommes pas les bienvenus, probablement effrayés par la race horrible que nous représentons tous. Beaucoup (dont moi) ont tenté l'expérience, mais à ma connaissance, parmi plus de 100 étudiants étrangers, plus personne ne fait vraiment parti d'un cercle à l'heure qu'il est. De toute manière, il y a tellement d'autres choses à faire dans le pays qu'il devient impossible de s'investir dans un cercle comme il le faut.
Voici 2 petites vidéos du festival s'ouvrant sur de la musique de tarlouzes, la première offrant un rapide tour du campus et montrant un des nombreux spectacles (où l'on ne voit rien ici), la deuxième montrant quelques extraits d'un affrontement de Wrestling.
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Tour des stands et un spectacle parmi d'autres :
08:19 Publié dans Japon | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : matsuri, rits, ritsumeikan, festival